mercredi 2 novembre 2016

Lettre ouverte à tous les guides "professionnels" qui méprisent ma profession de médiatrice culturelle

Oui, vous les guides encartés qui défendez actuellement votre profession qui menace de s'ouvrir à cause d'une nouvelle loi et qui méprisez bien souvent les gens non encartés dont je fais partie qui "s'arrogent" le droit de faire des visites et des ateliers. Désolée de casser vos illusions, mais tout ce qui nous sépare, c'est une simple carte. J'ai la même formation en histoire de l'art et archéologie que vous, la même formation de guide que vous, à défaut d'avoir le précieux sésame qui pend à votre cou (examen raté à très très peu en 2011, copie de référence, quand même). Vous vous sentez menacés par les gens comme moi. Mais vous ne pensez pas que nous aimerions sortir de la précarité ? La plupart d'entre nous sont vacataires, comme beaucoup d'entre vous, à ce que j'en sais, et ce statut ne nous permet que de vivre et pas non plus d'avoir une formation. Je souhaite faire une VAE pour avoir ce précieux sésame que vous possédez, j'ai six ans d'expérience mais, vu que mon employeur pour lequel je travaille depuis le plus longtemps refuse de me financer, ils me l'ont refusée. Parce que oui, c'est juste une affaire de gros sous, pas de compétences, j'ai fini par le comprendre. Si je prenais un an sans solde pour faire la formation, là aucun problème. Donc mettez-vous un peu à notre place parfois, et pensez un peu à nous non comme à des concurrents, mais comme des collègues qui ne veulent aucunement prendre votre travail. Il y a de la place pour tout le monde, je le crois, alors ne luttez pas contre les mauvaises personnes, je vous en remercie.

dimanche 17 juillet 2016

A plus dans l'bus : mon expérience avec Megabus

J'avais déjà pris Ouibus pour rentrer de Paris en janvier et,  comme tout s'était bien passé, j'avais prévu, pour monter à la Japan Expo ce 7 juillet, de réitérer l'expérience mais avec une autre compagnie, Megabus. J'ai réservé trois semaines avant, prix défiant toute concurrence: 10, 50 euros l'aller-retour, ce qui arrangeait très bien mon budget serré de vacataire. Bon, les horaires étaient, eux, un peu plus compliqués: départ 1h25 de Metz, arrivée prévue sur Paris 5h55. Sachant qu'à la Japan Expo il vaut mieux y être tôt, c'était parfait. 
le jour J, j'arrive en pleine nuit à la gare routière de Metz, d'autres personnes sont déjà là, elles attendent aussi. Le temps passe, l'heure H est dépassée, et aucune nouvelle du bus, rien pour dire qu'il serait en retard ou quoi. Il finit par arriver comme une fleur à presque 2h du matin, donc avec une demie heure de retard, et le chauffeur n'était guère sympathique en plus. Enfin, nous voilà embarqués et partis. Comme on peut s'en douter, le bus est plein, donc guère de place pour essayer de s'installer pour dormir. Je ne ferme donc pas vraiment l’œil malgré le silence ambiant. J'apprécie d'avoir un plaid polaire car la clim est poussée à fond. Le bus fait deux  arrêts, dont un à Reims, et nous arrivons sur Paris au moment des embouteillages. Re-perte de temps, prévisible celle-là quand on connaît Paris. Au lieu d'arriver à la gare routière de Bercy (une espèce de tunnel sans confort) à 6h, nous y sommes arrivés à 7h15. Donc du coup, pas d'avance à la JE où je suis arrivée vers 8h30 par le RER, déjà trop tard pour espérer rentrer vite.

Après une journée épuisante (ceux qui ont déjà fait la Japan Expo comprendront), retour à Bercy en milieu de soirée. Mon bus est prévu pour 23h, mais je suis là vers 21h30. Il y a d'autres bus qui sont là, qui partent avant...plus des colonies de vacances au départ prévu normalement plus tôt mais un groupe avant perdu deux enfants (véridique). C'était donc le branle pas de combat pour retrouver l'enfant et, une fois embarqués dans les bus qui devaient les emmener, l'un d'entre eux s'est bloqué dans l'entrée. Du coup, tous les bus en partance ont été retardés avant que la situation se normalise. Étant plusieurs à reprendre le bus de Metz/Strasbourg, un peu inquiets, nous parvenons à croiser quelqu'un de la compagnie. Sur un écran, elle nous montre où est notre bus...dans les embouteillages dus à la fin du match France-Allemagne, sur le périph. Bref, une bonne demi heure de retard déjà prévue avant même que le bus soit arrivé. Mais ce n'était pas finis, une fois le bus arrivés, l'embarquement terminé, nous parvenons à sortir de la gare routière...pour tomber sur une tonne de footeux sortant de la fan zone et klaxonnant à qui mieux mieux. Etant fatiguée, je parviens tout de même à m'endormir un peu, et je me réveille un bon moment après, sur le périph, au milieu de klaxons à présent plus clairsemés. On avait mis plus d'une heure à sortir de Paris. Mais cette fois, j'avais plus de place pour m'installer, le bus étant un peu moins plein, donc j'ai pu dormir un peu plus. Au lieu d'arriver à 3h35 comme prévu, finalement il était 4h20 quand le bus nous a déposés à la gare routière de Metz. Le temps de rentrer, je me suis couchée à 5h.

Donc Megabus, pas si mal vu le prix mais à prendre uniquement si vous avez le temps. Même si je pense que c'étaient des circonstances exceptionnelles qui ont causé le retard du retour, prévoir beaucoup de marge si vous avez par exemple un rendez-vous ou un impératif horaire sur Paris. Espace un peu serré (surtout si vous n'êtes pas un modèle de minceur comme moi), wifi et une seule prise pour deux sièges (pas super bien placée puisqu'elle est en dessous des sièges, pas pratique du tout). Mais le prix défie toute conccurrence.

lundi 17 mars 2014

Profession vacataire

C'est ce que je suis au quotidien: médiatrice culturelle vacataire. Je suis donc payée à l'heure et, logiquement, plus je travaille, plus j'ai de salaire. Certains me diront que c'est le statut rêvé, que je peux partir en vacances quand je veux, mais c'est loin d'être la panacée (hé oui, quand vous partez, vous n'êtes pas payés). Oui, j'ai une certaine liberté, c'est vrai, je peux dire non à une visite si je ne suis pas disponible, mais bien souvent (sauf rendez-vous médical pris depuis un moment), je n'en ai pas le luxe parce que, une visite en moins, ce sont deux heures payées en moins et que ça compte sur un mois.

Dans mon malheur j'ai de la chance, je travaille dans un super environnement et dans une équipe géniale. Il n'empêche que, même si nous commençons à être reconnus par le reste du personnel du musée (on a même été invités au repas de fin d'année l'année dernière pour la première fois), nous n'avons aucun des avantages qu'ils ont. Pas de formation incendie, ni au maniement de l'ascenseur à personnes à mobilité réduite (que j'ai dû apprendre à manier dans l'urgence et dans la douleur), ni formation autre qu'en interne (peu ou pas payées), ni même reconnaissance au niveau du service (nous ne sommes pas compris dans le comptage du personnel, par exemple), ni mutuelle ou autres avantages. Et pourtant, tout le monde nous connaît, certains d'entre nous font aussi du gardiennage en extra (dont moi) et nous sommes bien intégrés mais, administrativement, nous sommes transparents.

On est soumis à la baisse de fréquentation de l'hiver (même si on parvient cette année à limiter les dégâts à peu près parce que la fréquentation a pas mal augmenté) et à celle des petites vacances scolaires (même si on fait quelques centres aérés). Il peut donc se passer une semaine parfois sans qu'on aille au musée. Du coup, ça nous laisse le temps de faire nos préparations de visite à la maison (non payées aussi, tout comme la demi heure avant chaque visite scolaire ou centre aéré où on prépare le matériel et les livrets). Mais fort heureusement, la patronne (une personne géniale) ne fait aucune différence et nous considère comme des personnes aussi qualifiées que ceux qui ne sont pas vacataires. Car il y en a deux au service qui sont recrutées à temps plein et qui gèrent l'administratif, les plannings, le matériel ainsi que la création de visite. L'un d'elle fut vacataire longtemps, donc elle comprend ce qu'on vit au quotidien et c'est très réconfortant. Elle cherche à nous arranger le plus possible (en remplissant nos journées, par exemple, car c'est plus pratique de venir pour deux visites que pour une pour celles qui viennent de loin) et est très à l'écoute, tout comme notre chef de service pour qui nous irions sans hésiter dans le feu. Pour ma part, je n'oublierai jamais qu'elle m'a fait confiance pour enfin rentrer dans le milieu dont je rêvais et je sais ce que je lui dois (ainsi qu'à l'animatrice du patrimoine de la ville qui lui a transmis mon CV, je sais aussi ce que je lui dois à elle).

Je n'ai pas 36 solutions pour sortir de ce statut: il faut avoir un concours et ensuite chercher un poste. Mais les concours culturels sont difficiles et je viens de me rétamer sur celui d'assistant qualifié de conservation (8/20 à l'écrit à la note de synthèse, ça fait mal, alors que j'avais réussi celle du concours d'attaché de conservation, plus difficile, allez comprendre. Mais pour 9 postes, il faut écrémer). Du coup pas le choix, je vais devoir attendre 2015 pour repasser attaché et assistant de conservation. Ah, et puis pourquoi pas le concours d'agent du patrimoine (bon, c'est gardien, mais pas trop le choix non plus) ? Je n'ai pas le choix, je désire vraiment à présent après des années de galère avoir un vrai poste qui puisse me permettre de vivre et non plus de vivoter, sans parler de faire des projets.

Niveau salaire ? Pas trop la joie (en ce moment entre 200 et 300 euros de salaire...et c'est beaucoup pour l'intersaison, je peux monter à 400-500 l'été si je travaille bien), je dois malheureusement compter sur les aides de la CAF pour m'en sortir (hé oui, je suis assistée mais c'est ça ou je ne peux ni vivre ni payer mon loyer, il y a des moments où il faut ravaler sa fierté, même si ça vous fait mal au ventre). Pourtant, je suis fière de mon travail et je n'en démordrai jamais: les gens comme moi sont socialement utiles. Je suis capable de faire des visites à tous types de public, du scolaire de maternelle à la personne handicapée mentale, moteur et visuel. Nous tous sommes compétents dans notre métier, nous avons fait des études (niveau moyen du service : bac + 5) et, tout ce qui nous sépare des gens qui ont un poste stable, c'est un concours. Nous sommes reconnus par nos collègues (y compris le directeur), par nos pairs, par notre chef de service, un peu de reconnaissance de l'administration ce serait trop demander ?

lundi 8 octobre 2012

Nouvelles du front: chômage partiel

Ca fait un bout de temps que je n'étais pas repassée ici. Manque de temps, de motivation, d'envie et surtout fatigue chronique. J'ai passé un an à m'organiser et à courir entre trois emplois, 20h par semaine en maternelle à m'occuper d'un petit handicapé moteur et mental (épuisant), deux cours particuliers par semaine et des visites à assurer au musée de temps à autres. Vers la fin, en plus, je préparais un atelier pour les journées du patrimoine, ce qui m'a pris pas mal de temps.

Bref, tout ça est partiellement derrière moi maintenant. Mon contrat en école maternelle s'est terminé fin juin et je n'ai pas été recrutée comme AVS début septembre malgré le manque chronique de ce genre de poste. Au départ, je l'ai regretté, mais après je me suis dit que si c'était encore pour se faire piétiner et travailler 30 heures pour 700 euros, ça commençait à suffire. Du coup, je suis dans une situation que le Pôle Emploi n'aime pas: chômage partiel. J'ai travaillé pas mal cet été (enfin, 40 heures en juillet au maximum et 14 h en août, si on peut appeler ça beaucoup...), j'ai également travaillé pour la ville aux journées du patrimoine le mois dernier et voilà le Pôle Emploi qui vient me chercher des poux dans la tête concernant ce que j'ai gagné. Pour eux, je dois me satisfaire des 17 euros par jour qu'ils me donnent, mais bien sûr ! Ne sont-ils pas capables de comprendre que, si je gagne pas mal au niveau du musée en ce moment, dès novembre ça ne sera plus le cas vu que la saison sera terminée ? Bref, j'ai dû m'expliquer avec eux quand j'ai été porter mes fiches de paie (en expliquant bien que, ce qui a été payé en août, ce sont les heures de juillet etc etc), et je n'ai plus qu'à espérer qu'ils ne me réclament pas de trop perçu...

Mais il n'y a pas que du négatif: ma prestation aux journées du patrimoine a convaincu, la ville souhaite retravailler avec moi et j'en saurai plus bientôt. Ce n'était pas gagné d'avance mais c'est une très bonne opportunité vu que Metz vient d'obtenir son label de ville d'Art et d'Histoire et que, donc, il va y avoir du travail pour créer l'offre d'activités présentée au niveau du CIAP (centre d'interprétation de l'architecture et du patrimoine, obligatoire quand on possède le label). La chargée du patrimoine a l’œil sur moi et elle souhaite discuter sous peu de ce genre de choses.
J'attends également que se mette en place une validation des acquis pour obtenir la carte de guide, ce devrait être fait avant la fin de l'année et, donc, je pourrai faire valoir mon expérience. Obtenir la carte de guide me permettrait de travailler pour l'office de tourisme, ce qui serait l'idéal.

Qu'est-ce que je fais aujourd'hui ? Hé bien je me forme pour le service éducatif du musée, je fais des visites (dont certaines spéciales, comme des visites pour handicapés mentaux et moteurs, ma patronne songe à me faire spécialiser là-dedans car elle trouve que je m'en sors bien) et je crée les visites pour non-voyants et malvoyants du musée. Pour le reste, je découvre le plaisir de me reposer aussi, je ne me rendais pas compte à quel point j'en avais besoin...